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#WOMENIRL : Alice Pfeiffer

04 Mai 2016

Chaque semaine sur KISS, nous mettons une femme à l’honneur. Audacieuses, pragmatiques, créatives, elles sont chefs d’entreprise, artistes, chercheuses, journalistes (liste non exhaustive), et elles nous inspirent.

Après notre rencontre avec Catherine, écrivaine atypique, voici l’interview d’Alice Pfeiffer, journaliste de mode et sociologue !

Alice fait un master en Gender Studies à Londres avant de commencer à écrire pour des journaux de renom tel que le New York Times. Elle décide ensuite de s’orienter vers le journalisme de mode qu’elle aborde avec une approche sociologique inédite en nous prouvant que la mode n’a rien de futile.  Aujourd’hui, elle possède une chronique dans Les Inrockuptibles et travaille en tant que journaliste de mode pour Le Monde et M le magazine du Monde.

Son parcours vous fait rêver ? Tout est possible ! Lisez ce qui suit…

portrait alice 2

©Nicolas Kuttler

Pourquoi être devenue journaliste de mode ?

J’ai un parcours d’anthropologie et notamment un master de Gender Studies. Pour moi, la mode est un prisme permettant de comprendre et déconstruire différents enjeux sociaux. Ce n’est pas tant la mode à proprement parler qui me fascine mais le rôle du vêtement au cœur de la société. Quand je faisais mon master, je me suis rendue compte que les milieux intellos en France touchaient rarement à des sphères dites populaires : trop peu de thèses de doctorat sur Kim Kardashian, sur le twerk, sur les sneakers. Écrire la mode pour un média sérieux permet de joindre ces deux univers.

Ce qui vous a fait sauter le pas ?

Je ne sais pas si j’ai “sauté le pas”. Mon père, un  homme fort sage, m’a dit « la seule liberté que tu as dans la vie, c’est de dire oui ou non aux opportunités qui se présentent à moi ». J’ai eu une possibilité de rencontrer un rédacteur du New York Times à la sortie de mon master, et j’ai foncé, croisé tous mes doigts et mes orteils, et ai espéré que mon profil l’intéresse. De fil en aiguille, j’ai eu la liberté de choisir les sujets qui me passionnent vraiment, et aujourd’hui je parle de choses à priori légères mais avec une analyse qui ne l’est pas.

La fois où vous vous êtes dit « bravo moi » ?

J’ai réussi à faire toute une longueur de dos crawlé à la piscine sans me cogner la tête arrivée au bout, et là, je me suis dit, bravo Alice, tes réflexes sont plus fins qu’un chien de combat. Blague à part, chaque nouveau poste me flatte, chaque compliment sur un papier tout autant, je suis contente que je fasse quelque chose qui soit lu et qui plaise (enfin j’espère).

Le jour où vous gagnerez un prix Pulitzer, qui voudrez-vous remercier ?

Ma maman, mon papa, et mon chat Maurice Pfeiffer. Et le blog Kiss pour avoir pu lire dans l’avenir et me prédire ce prix.

Un conseil à toutes celles qui voudraient faire comme vous ?

Le boulot, c’est du boulot. Autrement dit, il ne faut pas se fier aux mille et un conseils donnés dans des sphères mondaines pour arriver au succès type « tu devrais sortir là et là », « tu devrais draguer untel, être vu avec untel ». Les gens qui peuvent vous embaucher ne sont pas en train de prendre des shots de Tek Paf en boite, ils bossent et cherchent d’autres bosseurs. Le travail prime sur l’emballage social.

Votre musique fétiche pour vous donner la pêche ?

Tout ce que j’ai pu écouter pendant mon adolescence, pour avoir 15 ans et demi au moins jusqu’à mon arrivée au bureau. Cela passe donc des Destiny’s Child à Radiohead, de R.Kelly à Nirvana.

Le métier le plus fou que vous avez envisagé de faire (trapéziste, astronaute…) ?

Danseuse du ventre et ce n’est pas une blague.

Un conseil spécial style ?

Si tu te sens déguisée, change-toi.

 

www.instagram.com/alicepfeiffer