MODE & BEAUTÉ

Wonder Mother à la plage !

29 Juillet 2015

Enfin ! Enfin ! Faites retentir la sirène ! Jouez hautbois, résonnez musettes (… ah non, c’est pas ça). Bref, sonnez l’alarme : joie, bonheur et félicité…

Vous êtes en VACANCES !

Cette année, vous avez décidé de partir à la mer. Dans une maison très très près de la plage.

Bref, vous vous êtes ruinée pour trois ans car tout ceci coûte un œil mais peu importe, durant les quinze jours à venir, Wonder Mother est au paradis…

Votre programme ? Plage, sieste et farniente, avec de-ci, de-là un marché local ou quelques restos. Mais surtout : LA PLAGE.

Votre panier est déjà prêt. C’est d’ailleurs toujours un régal de le préparer, n’est-ce pas ? Une mine de bonheur anticipé. Grâce à votre expérience et à la lecture assidue des magazines féminins, vous savez toujours quoi mettre dedans. Un petit tube d’huile solaire, un paréo fin comme des cheveux d’ange, le dernier roman qui cartonne, et hop, il ne vous reste plus qu’à enfiler votre joli bikini mini-mini.

Enfin ça, c’était avant, bien sûr.

Depuis, on ne va pas se mentir, votre sac s’est un peu alourdi. Le petit tube d’huile solaire est devenu un flacon de crème indice 50 format familial, le paréo vient accompagné de ses copains les serviettes bien résistantes (dont la rouge vif à motifs Cars, un modèle d’élégance et de bon goût), votre roman sait très bien qu’il ne sera pas ouvert une seule seconde, et tout ce petit monde est enseveli par 176 moules à châteaux de sable / 15 pelles / 12 râteaux / 1 bouée / 4 brassards / 3 goûters / 2 bouteilles d’eau / 1 biberon / 1 trousse à pharmacie / 2 Lycra anti-UV / 1 tente anti-UV (impossible à replier) / 1 parasol.

Mais vous ne vous laissez pas abattre, et même chargée comme une mule à la frontière colombienne, vous débarquez souriante à la plage. Et vous apprêtez à SA-VOU-RER. Bon, là encore, votre façon de profiter de la mer a un peu changé, c’est vrai. Avant, vous dérouliez votre paréo délicat, étendiez votre jeune corps fin et doré dessus, et hésitiez entre dormir, bouquiner en fumant une clope, ou mater les beaux garçons derrière vos verres fumés. Désormais, le seul beau garçon que vous gardez à l’œil, c’est votre fils, qui n’a rien trouvé de plus intelligent que de lancer son seau dans les vagues en hurlant « à l’attaque » (au grand dam d’une petite mamie qui passait par là). Quant à dormir, ça ne vous est pas arrivé depuis 2008, et malgré l’heure de la sieste, votre fille n’a pas l’air tentée non plus – elle préfère apparemment manger du sable avec ravissement.

Vous soupirez. Que sont devenus vos sensuels farnientes de jeunesse, quand vous aviez le loisir de flirter au soleil, et qu’accessoirement, vous étiez hot et sexy, et n’aviez ni vergetures sur les fesses, ni pom’pote dans les sourcils ?

Allez-vous désormais, toute votre vie, passer vos vacances à faire des châteaux de sable (« parce que tu les fais trop bien, maman chérie »), les cheveux en bataille et le gras de la fesse dépassant du monokini ?

Tandis que, nostalgique et passablement énervée, vous courez après la tente à UV qui s’est encore envolée, vous passez près d’un groupe de jeunes hommes bien bâtis (âge moyen : 22 ans). Et entendez à la volée les phrases suivantes : « Bonnasse, la meuf. » – « Grave, la MILF parfaite. » – « C’est peut-être leur baby-sitter ». Incrédule, vous regardez discrètement autour de vous. À moins que ces commentaires ne s’adressent à ce vieux monsieur chauve qui se gratte le postérieur à l’ombre d’un rocher, ces jeunes éphèbes parlaient bien de vous. Stupéfaction et fierté. Vous récupérez votre tente à UV (qui avait trouvé abri contre le papi gratte-fesse), et retournez près de votre progéniture en vous déhanchant langoureusement comme sur un catwalk, les épaules en arrière, le regard conquérant.

C’est vrai, après tout, que vous êtes méga bonnasse.

Ça, toutes les pom’potes et les vergetures du monde n’ont pas réussi à vous l’enlever.

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Bonnes vacances !